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27 juin 2018 3 27 /06 /juin /2018 12:56

Comment faire reculer les déserts médicaux ? La question taraude, aussi bien les habitants des territoires qu'ils soient ruraux ou urbains, que les élus. Si diverses initiatives sont actuellement menées en Livradois-Forez, les voies d'exploration - et d'innovation - sont encore nombreuses. Afin de mener le débat, le député André Chassaigne et son suppléant Éric Dubourgnoux ont proposé un colloque sur cette question, samedi au lycée Blaise-Pascal d'Ambert. Un rendez-vous suivi par environ 150 personnes, entre élus et professionnels de santé. Un travail qui sera ensuite transmis à une Commission d'enquête parlementaire. Synthèse avec André Chassaigne.

Pourquoi ce colloque. « C'est parti d'un engagement que j'avais pris durant la campagne électorale : la question des déserts médicaux a été l'une des questions dominantes des débats qui ont eu lieu l'an dernier. Comme député, je suis régulièrement interpellé sur cette question, par des communes qui sont inquiètes ou par des patients qui n'ont plus de médecin référent. Quand un médecin s'en va, ils ne trouvent plus de généraliste, avec des conséquences sur les remboursements ou pour aller voir un spécialiste. C'est extrêmement inquiétant, mais c'est un phénomène national ».

La situation sur les arrondissements de Thiers et d'Ambert. « Le constat est inquiétant. Selon les chiffres donnés par Bernard Lorton, maire d'Aubusson-d'Auvergne et président du Pays Vallée de la Dore auquel sont rattachées les trois communautés de communes, sur Ambert Livradois-Forez, il y a une stabilité sur l'arrondissement de 20 médecins mais 8 ont entre 65 et 69 ans et un, plus de 75 ans. Sur Thiers Dore et Montagne, on est passé de 27 à 23 médecins et il ne reste plus que deux médecins à Courpière. Et sur 23, quatre ont entre 65 et 69 ans. Sur Entre Dore et Allier, il y a une stabilité à 12 médecins mais avec une forte hausse de la démographie ». Trois problèmes se posent également : « les jeunes médecins ne veulent plus travailler seuls ; ils veulent libérer du temps médical, avec une mutualisation des temps administratifs ». 

Un atelier citoyen lancé
 

Les actions déjà mises en place. « On a mis en place un atelier citoyen animé par Éric Dubourgnoux, qui réunit des habitants de Billom, d'Ambert, ou le Collectif de défense et développement des services publics ( CDDSP). Cet atelier va continuer à travailler pour voir quelles sont les évolutions législatives nécessaires pour faire évoluer les choses et les transmettre à la Commission d'enquête parlementaire ». Un appel a d'ailleurs été lancé, samedi, pour l'élargir encore. À cela s'ajoute aussi le travail mené par le Pays Vallée de la Dore qui élabore, depuis 2012, une stratgie locale dans le cadre d'un contrat local de santé.

Les pistes abordées. Les différents intervenants ont notamment pointé les questions du numerus clausus, du « problème du mode de rémunération, du coût de la consultation insuffisant et de perte de temps sur l'administratif ». Délégué territorial à l'Agence régionale de santé, Joël May a proposé d'avoir « des évolutions législatives telles qu'imposer pendant 5 ou 6 ans une installation dans un territoire prioritaire ; moduler les tarifications en fonction des territoires ». André Chassaigne proposant, lui, de ne pas conventionner les médecins qui vont en zone excédentaire. 

En Saône-et-Loire

Invité à témoigner, André Accary, président du Conseil départemental de Saône-et-Loire a détaillé la mise en place, sur son département, du premier réseau de centres de santé territoriaux de proximité. Quatre centres doivent voir le jour ; le premier a ouvert le 25 janvier dernier. « Ils ont embauché 10 médecins avec une montée en charge prévue jusqu'à 30 médecins. La collectivité territoriale départementale a apporté une réponse volontariste parce que chez eux, ils ont calculé que sur 840 généralistes, 50 % peuvent prétendre à la retraite d'ici quatre ans. Ils ont anticipé la catastrophe ».

Éric May, président de l'Union syndicale des médecins de centres de santé, a présenté, lui, l'intérêt de ces structures : « la décharge administrative pour les médecins qui se consacrent à la médecine avec l'obligation du tiers payant ; le tarif opposable ; des médecins salariés ». 

François Jaulhac

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