Pour l’avenir de nos enfants et de notre territoire
Pour un enseignement de qualité et de proximité
La marche organisée par le collectif de défense des collèges ruraux fin septembre a été un véritable succès en rassemblant un grand nombre de personnes : habitants, parents d’élèves, enseignants et élus. Trois cortèges venant de Saint Dier, d’Olliergues et Saint Amant ont conflué vers Cunlhat. Tout un symbole ! Ce sont en effet les communes du Livradois-Forez pour lesquelles les collèges Réseau Rural d’Education sont menacés de fermeture à plus ou moins longue échéance par le conseil départemental et l’Inspectiond’Académie.
Alors qu’il faudrait faire l’inverse : donner les moyens financiers et humains pour redynamiser nos petits collèges en soutenant les projets des enseignants et parents de ces établissements.
Le seul critère du conseil départemental et de l’Inspection d’Académie est financier : il faut faire des économies !
Une chose est sûre : fermer nos petits collèges, c’est condamner un peu plus nosterritoires à la désertification. En effet, comment attirer de nouvelles populations sans avoir les services publics de proximité répondant aux besoins des familles ?
Nos petits collèges, accueillant de nombreux enfants issus de catégories socio- professionnelles défavorisées, font réussir aussi bien, voire mieux, leurs élèves entre la 6èmeet la 3ème et au Diplôme National du Brevet que les autres collèges. Comme tous les services publics, ils sont indispensables à la vie de notre territoire.
Les parents d’élèves, les enseignants, les élus et plus largement la population n’acceptent pas cette logique de déclin. Nous sommes déterminés à ne pas laisser faire cegâchis. La réussite scolaire de nos enfants et l’avenir de notre territoire mérite mieux que cesprojets de fermeture.
Face à la surdité des élus du conseil départemental et de l’Inspection d’académie, nous avons décidé de « monter à la ville » : samedi 8 décembre 14h place de Jaude à Clermont pour nous faire entendre et informer de ce qui se passe chez nous dans le monde rural.
Témoignage d’un élu
La politique en cours ne joue pas en faveur du monde rural dans lequel nous vivons. En effet, les seuils de fréquentation ou de rentabilité qui sont imposés aux différents services publics encore présents ne sont pas adaptés. On leur reproche un prix de revient / habitant élevé, trop élevé ...
Il est vrai que lorsque l'on vit sur un territoire où la densité de population est faible (22 habitants / km2; la moyenne nationale est à 100 !) ce coût ne peut être qu'élevé.
Cette pratique conduit à la fermeture et au projet de fermeture de nombreux établissements (maternité, poste,gendarmerie, perception ...).
La politique de décentralisation engagée depuis plusieurs années avait-elle cet objectif ?
Aujourd'hui on assiste au démantèlement des services publics au profit d'entreprises privées ce qui accentue notre isolement. Celles-ci délaissent nos territoires peu rentables : le mauvais entretien des lignes téléphoniques est un exemple concret ! L'équilibre qui était autrefois orchestré par l'état entre les zones urbaines et les zones rurales doit il disparaître ?
Si oui c'est tout l'arrondissement d'Ambert qui a déjà une stabilité démographique fragile qui sera affaibli. Qui va vouloir venir habiter sur les communes de cet arrondissement qui n'auront plus les services minimums (éducation, santé,commerces, sécurité ...).
Quel avenir pouvons-nous envisager? Quel accueil pourrons-nous offrir? La chute de population entraînera la fermeture des commerces et amplifiera le phénomène d'abandon et de désolation des bourgs auquel nous assistons déjà.
C'est pour toutes ces raisons que notre mobilisation pour lutter contre la fermeture programmée de nos collèges mais aussi de tous les services publics est importante et qu'elle ne doit pas faiblir. Nous devons déjà faire face aux déserts médicaux, nous ne devons pas nous résigner à faire face aux déserts scolaires !
PIERRE FAURE
Maire de Tours/Meymont
Témoignage d’un parent d’élève
Maman de famille nombreuse, j’ai fait le choix il y a une vingtaine d’années de m’installer à la campagne tout encontinuant de travailler en ville puisque mon métier me l’impose. Vivre à la campagne me permettait de gagner en qualité de vie : vivre loin de la pollution, des embouteillages, des logements sans verdure et des jardins interdits aux enfants,...
S’il n’y avait pas eu de collège, je ne me serai pas installée ici. Pendant les « années collège », ces années à la fois deconstruction de l’adulte en devenir et de l’adolescent enrébellion, nos enfants ont besoin de notre présence bienveillante et constante. Parent d’élève, je suis comme nombre d’autres parents d’élèves du réseau des collèges : consciente de l’importance du maintien de nos collèges ruraux. Si ces derniers disparaissaient, ce serait le début de la fin de nos territoires.
J’apprécie la qualité de l’enseignement dispensé dans cespetits collèges et le soin apporté au suivi des enfants par les enseignants.
ISABELLE BAHRI
Parent d’élèves
Témoignage d’un enseignant
Le Réseau Rural d’Education du Livradois a permis durant de nombreuses années aux quatre établissements concernés de mener à bien des projets à caractère pédagogique d’envergure, de les partager tout en offrant à nos élèves l’occasion de rencontrer leurs pairs et d’échanger. Ce réseau offrait le principal avantage de sortir chacun des collèges d’uncertain isolement lié aux conditions géographiques en particulier et suscitait ainsi une émulation indispensable ! Cette structure présentait également l’avantage de stabiliser certains postes de personnels et compléter les services de nombreux enseignants, leur évitant souvent des déplacements bien lointains d’un établissement à l’autre. Enfin le R.R.E. participait tout naturellement à la vie du territoire sur lequel il était implanté et chacun sait combien cette question est centrale quant à l’avenir de nos petites régions rurales !
PASCAL MARSON
Professeur d’histoire géographie
C'est le nombre de signatures au 29 septembre 2018 qu'a recueilli la pétition
NON À LA FERMETURE DES PETITS COLLÈGES RURAUX DU LIVRADOIS-FOREZ
Continuons à la faire grandir !
Des projets pour redynamiser nos collèges
Des enseignants ont commencé à travailler sur des nouveaux projets pédagogiques pour les quatre collèges du RRE. Il faut que l’Inspection d’Académie apporte les moyens pour les faire vivre !
Option sports de nature
Le collège Alexandre Vialatte est en bordure d’une vaste forêt de montagne, « Les communaux de Lachant », propice au VTT, au trail, à la course d’orientation, ...
Le principal du collège Alexandre Vialatte, le professeur d’EPS et les parents d’élèves s’appuient sur cet atout pour envisager la mise en place d’une section sports de nature. Les élèves inscrits dans cette section bénéficieraient de trois heures d’EPS supplémentaires par semaine consacrées à des sports de nature (course nature, course d’orientation, VTT, ...). Cette année, le mercredi après-midi, dans le cadre de l’AS, les sports de nature sont déjà privilégiés et les élèves participent aux compétitions Raid nature organisées par l’UNSS.
Cette section se fera en partenariat avec un club local.
Option pratiques artistiques et métiers du spectacle
La classe à projet artistique et culturel s'articule autour des projets, impliquant tous les élèves de la classe et s'appuyant sur les enseignements obligatoires. Les pratiques mises en œuvre vont permettre aux élèves d'accéder à une véritable culture artistique et de s’initier à toutes les formes d’art, tout en mettant en évidence la complémentarité entre les enseignements.
Sensibiliser les élèves aux œuvres artistiques et métiers du spectacle dans TOUS les domaines, les confronter à toutes les formes d’art.
Projet pluridisciplinaire conduit dans le cadre de l’accompagnement personnalisé (réforme du collège).
Description : 4 thèmes abordés durant l’année, une œuvre d’art par semaine, une restitution par période avec l’implication de l’ensemble de l’équipe pédagogique et éducative.
EN BREF / quelques actions menées par le collectif depuis un an
- 7 avril : organisation par les parents d’élèves du collège de Saint-Amant d’une journée Portes Toutes Vertes dans la salle des fêtes du collège.
- samedi 26 mai : lancement de la pétition -début juin : présence sur les marchés pour faire signer les pétitions.
- juin:posede banderoles « Collège rural Collège vital ».
- 27 juin : conférence de presse à Cunlhat.
- samedi 30 juin : rassemblement devant le collège de Saint- Amant.
- 24 septembre: conférence de presse à Cunlhat.
- 29 septembre: opération « grande marche pour les petits collèges ».
De faux arguments pour justifier la fermeture
En voici quelques exemples :
La proximité d’un autre collège...
Nos petits collèges sont effectivement situés à une quinzaine de km de l’un l’autre. Une distance qui peut secouvrir en une quinzaine de minutes en voiture mais pas en ramassage scolaire.... Prétendre que les élèves sont à 15 minutes des autres collèges, c’est méconnaître le territoire. Supprimer les petits collèges, ce serait condamner certains élèves à perdre plus de deux heures par jour dans les transports scolaires.
Le manque d’élèves...
La politique de dénigrement des petits collèges et la baisse des moyens qui leur sont accordés ont effectivement conduit à une diminution des effectifs : dans certains secteurs, plus de la moitié des élèves sont scolarisés dans un autre établissement que le petit collège du secteur. Les dérogations sont systématiquement accordées. On vide nos établissements et ensuite on veut les fermer pour manque d’élèves.
Le manque d’ « émulation »...
Comment faire croire aux gens que quand une classe compte peu d’élèves, ce n’est pas bon pour eux ? En parlant du manque d’émulation !
Non, l’ambiance et l’émulation dans une classe ne sont pas fonction du nombre d’élèves. Par contre, il est indubitable qu’un enseignant est plus attentif aux élèves quand ils sont moins nombreux.
Ne nous laissons pas duper : leur seul et unique motif est économique.
Diviser pour mieux régner
La stratégie adoptée par l’Inspection d’Académie et le département consiste dans un premier temps à réduire les moyens accordés aux petits collèges pour mieux ensuite les dénigrer et justifier leurs fermetures. Ils utilisent aussi la division entre communes pour mieux fairepasser leurs décisions : d’abord Saint-Amant mais ensuite Olliergues, Cunlhat et Saint Dier. Cela leur prendra une dizaine d’années mais ils arriveront à leurs fins si nous les laissons faire. C’est pourquoi nous devons faire jouer pleinement la solidarité entre les élus, les habitants et les enseignants des communes du Livradois. Cette solidarité est efficace : pour exemple, la mobilisation de juin qui a permis d’annuler la fermeture de la gendarmerie de Saint Dier d’Auvergne.
Il y a quelques mois, le président du conseil départemental, M. Gouttebel déclarait à la presse que les collèges de moins de cent élèves, au nombre de huit dans le département, devaient être fermés ou regroupés dans les années à venir. Le collège de Cunlhat fait partie de cette liste. Certes, il ne va pas être fermé tout de suite mais il est bel et bien condamné à terme si l’on ne fait rien. M. Coupat et Mme Giron disent que le collège de Cunlhat n’est pas concerné. Qui dit vrai : le président du conseil départemental, M. Gouttebel ou les conseillers départementaux, Mme Giron et M. Coupat ?
Visiblement, certains jouent la carte du chacun pour soi. Cunlhat ne serait pas concerné alors on ne bouge pas..... Et quand viendra le tour du collège de Cunlhat, qui le défendra ?
L’écrasante majorité des élus sont pour le maintien et le développement de nos petits collèges. Le président du conseil départemental et les conseillers départementaux doivent les entendre.
La communauté de communes d’Ambert Livradois Forez regroupant 58 communes, les communes de Saint Dier d’Auvergne, de Cunlhat, de Bertignat, de Tours-sur-Meymont, de Saint Gervais-sous- Meymont, de La Chapelle-Agnon, d’Auzelles, d’Olliergues, de Saint Amant-Roche-Savine, de Domaize ont déjà voté la motion pour soutenir nos petits collèges.
MOTION
votée par les conseils municipaux :
POUR LA REDYNAMISATION DES COLLEGES RURAUX du LIVRADOIS-FOREZ
Depuis de nombreuses années, les quatre collèges ruraux d’Olliergues, Saint Dier, Saint Amant Roche Savine et Cunlhat coordonnent leurs actions et organisations pédagogiquesdans le cadre du Réseau Rural d’Education du Livradois. Ce réseau offre ainsi un maillage éducatif qui doit être conforté. Or, l’évolution ces dernières années des moyens accordés(baisse de dotations horaires et suppression de subvention) fragilise grandement ces collèges dont nous avons besoin dans nos territoires. Les soutenir en leur octroyant les moyens nécessaires pour assurer une offre pédagogique et un fonctionnement de qualité est la condition essentielle pour assurer la solidarité des territoires et des générations,mise en avant tant par le Département que l’Education Nationale.
Attendu que Le Livradois-Forez est particulièrement concerné par ce qui suit :
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L’ancienne région Auvergne était la dixième région par son taux de pauvreté qui était plus élevé en rural à l’inverse de la France Métropolitaine : 14,7% enmilieu rural soit 3 points de plus que la moyenne nationale. Le taux pour les familles monoparentales monte à 33%.
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Les temps d’accès aux services dit de vie courante sont deux fois plus longs que dans les autres campagnes du pays.
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Le Puy de Dôme est le département français qui compte le plus d’habitants vivant au-dessus de 800 m d’altitude.
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Les collèges composés de nombreux élèves issus de CSP défavorisées font réussir aussi bien leurs élèves entre la 6ième et la 3ième, Diplôme National du Brevet compris.
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De plus, le comité de pilotage du RRE a mis en place un groupe de travail pour faire des propositions pour l’avenir des collèges du RRE. Aujourd’hui, des enseignants des différents collèges sont en réflexion pour l’élaboration denouveaux projets.
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Nous demandons à l'Inspection d’Académie et au Conseil Départemental :
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qu’aucune fermeture ne soit prononcée
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que les moyens soient mis en œuvre pour permettre de redynamiser nos petits collèges, pour que soit expérimenté un vrai projet sur nos collèges, avec un soutien pédagogique de l'Education Nationale et un soutien technique (rénovation des internats notamment) du Conseil Départemental.
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Pour l’avenir de nos enfants et de notre territoire, il faut maintenir un enseignement de qualité et de proximité sur nos territoires ruraux.
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